Comment fonctionne une station sismologique du réseau ?
Voir le reportage-photos de l'installation de la station sismique MARNC sur l'île de Maré en octobre 2011.
Composition
Sous son boîtier, une station sismologique est composée :
- de trois capteurs sismiques capables d'enregistrer les trois directions de mouvements du sol (une composante verticale et deux composantes horizontales (E-W et N-S). Chaque capteur est constitué par un assemblage complexe comprenant une bobine reliée à une masse immobile et un aimant solidaire d'un bâti posé au sol qui vibre lorsque le sol tremble. C'est le mouvement relatif de la bobine immobile et de l'aimant secoué qui déclenche un signal analogique amplifié puis numérisé. Lors de l'installation, la station sismique est orientée précisément vers le Nord géographique (et non le Nord magnétique de la boussole pour prendre en comte la déclinaison de la Nouvelle-Calédonie).
- d'un accéléromètre : moins sensible que le sismomètre, les signaux qu'il enregistre ne sont pas saturés lors des forts séismes
- d'un numériseur : il transforme le signal analogique en signal numérique et le transmet au centre de traitement des données situé à l'IRD de Nouméa. Le logiciel Seiscomp3 permet de traiter simultanément les données en provenance de toutes les stations du réseau et de visualiser les sismogrammes de chaque station.
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Principe de fonctionnement
Voir l'animation sur le site de CEA
Emplacement des stations sismologiques
Liste des stations sismologiques constituant l'Observatoire de Nouvelle-Calédonie
Nom de la station | Emplacement | Longitude | Latitude | Mise en service |
LIFNC | Île de Lifou (Wahanam) | 167.2402° | -20.7771° | Avril.2010 |
MARNC | Île de Maré(La Roche) | 168.0307° | -21.4808° | Octobre.2011 |
KOUNC | Koumac | 164.2861° | -205507° | Mars.2011 |
YATNC | Yaté | 166.8915° | -22.0593° | Novembre.2011 |
PLGNC | Port-Laguerre | 166.3043° | -20.5507° | 1950, intégrée réseau Novembre 2011 |
ONTNC | Nouméa | 166.4540° | -22.3073° | Juillet.2010 |
OUENC | Île Ouen | 166.8416° | -22;4183° | Juillet.2011 |
PINNC | Île des Pins | 167.4465° | -22.6129° | Octobre.2011 |
Localisation géographique des stations sismiques (à finir)
Présentation
Séismes, tsunami... La Nouvelle-Calédonie est une région à risque. Un réseau de 8 stations sismiques réparties sur l'ensemble de l'archipel, en particulier dans les zones où la sismicité est la plus intense (sud de la Grande Terre et îles Loyauté), « écoute » en permanence les soubresauts de la Terre. Cette surveillance en quasi temps réel permet de détecter la plupart des séismes du Pacifique Sud Ouest d'une magnitude > 3 ainsi que les plus forts séismes mondiaux mais aussi de déterminer leurs caractéristiques : localisation de l'épicentre, magnitude, distance du séisme....La plupart des séismes enregistrés en Nouvelle-Calédonie sont liés à la subduction de l'Arc du Vanuatu. Cette dynamique génère de nombreux séismes dont les plus puissants atteignent une magnitude de 8.0. En Nouvelle-Calédonie, près de 250.000 personnes sont exposées au risque sismique et tsunami (et autant au Vanuatu).
Voir le contexte tectonique du Pacifique sud
La surveillance sismique de la Nouvelle-Calédonie a commencé dans les années 1980 avec l'installation des premiers capteurs à Port-Laguerre (commune de Païta). Mais, depuis janvier 2009, un financement européen permet de renforcer le réseau avec la mise en service progressive de 7 stations sismiques supplémentaires.
De nombreuses stations sismologiques fonctionnent en Australie et en Nouvelle-Zélande, mais jusqu'à la mise en service de l'Observatoire de Nouvelle-Calédonie, il n'existait pas de surveillance fine dans l'une des région les plus sismiques du monde. « Nous avons un rôle fondamental à jouer maintenant » déclare Pierre Lebellegard, ingénieur de recherche en sismologie à l'IRD de Nouméa « car les séismes qui surviennent dans la zone de l'Arc du Vanuatu sont détectés plus rapidement que lorsque nous dépendions des réseaux australiens et néo-zélandais, ce qui permet aux cellules de veille de déclencher avec plus de rapidité d'éventuelles alertes ».
Ainsi, suite au séisme du Vanuatu du 25/10/2011 (M=5.7), le directeur du Tsunami Warning Center d'Hawaii (Centre d'Alerte aux tsunamis du Pacifique) déclarait : « Les informations provenant du réseau sismique de Nouvelle-Calédonie correspondent à nos propres déterminations et permettent de palier à une lacune importante dans cette région du Pacifique »
Dans le cas d'une alerte au tsunami, chaque minute est précieuse puisque le délai entre un séisme générateur de tsunami se produisant dans l'Arc du Vanuatu (magnitude entre 7 et 8) et l'arrivée des vagues aux îles Loyauté oscille entre 15 et 20 minutes.
Projet | Observatoire sismologique de Nouvelle-Calédonie |
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Description | Mise en service de 7 stations sismiques sur l'ensemble du territoire |
Porteurs du projet | Centre IRD de Nouméa |
Mise en place | 1er janvier 2009 au 31 décembre 2011 |
Coût du projet | 83,5 millions de Francs Pacifique soit 700.000 euros |
Financements et déplacements | Contrat de subventions accordé par l'Union Européenne dans le cadre du Fonds Européen de Développement (IXème FED) |
Responsable | Pierre Lebellegard |
Une sismicité locale non négligeable.
L'essentiel des séismes ressentis en Nouvelle-Calédonie est causé par la tectonique de l'Arc du Vanuatu. L'enfoncement de la plaque australienne sous la plaque Pacifique génère des séismes pouvant atteindre une magnitude maximale de 8.0 et dont la localisation se situe, au minimum, à 100 km de Maré, 150 km de Lifou et 300 km de Nouméa. Les îles Loyauté sont donc particulièrement exposées aux séismes « vanuatais » tandis que Nouméa, plus éloignée, l'est nettement moins. Illustration avec le séisme du 15 mai 1995 de magnitude 7.8 qui s'est produit au Vanuatu et a été ressenti avec une intensité de IV à Nouméa (vibrations comparable au passage d'un gros camion), située à 370 km de l'épicentre.En dehors de cette sismicité liée au contexte régional, il existe une sismicité locale faible mais non négligeable sur et autour de la Grande Terre. Une évaluation de l'intensité de séismes locaux a montré qu'ils ont été jusqu'à présent ressentis avec une intensité maximale de V à Nouméa et Canala, IV à La Tontouta, Boulouparis, La Foa et III Poindimié, Houailou.
La surveillance sismique de la Nouvelle-Calédonie s'effectue grâce à un réseau de 8 stations sismologiques réparties sur l'ensemble de l'archipel et reliées en temps réel au centre IRD de Nouméa. Tout séisme local de magnitude supérieure à 3 est détecté quasi-instantanément.
Découvrez en plus sur le réseau sismique de Nouvelle-Calédonie
Avant la mise en service du réseau IRD en 2011, les premières cartes de sismicité de la Nouvelle-Calédonie ont été réalisées par le recensement d'événements enregistrés par des réseaux sismiques internationaux (ex : catalogue du National Earthquake Information Center entre 1960 et 2002 avec des séismes de magnitude 4 minimum) ou par quelques stations locales.
L'ensemble des études indique que la sismicité locale la plus importante se situe :
- dans le sud de la Grande terre et au niveau du lagon sud : des séismes majeurs au niveau de la passe de Mato / Grand récif Sud (03/12/1990 M= 5.6 et 24/02/1991 M= 5.1) et au sud de l’île Ouen (séisme du 19/02/1999 M=4.2) ainsi que des séismes de magnitude 2.5 à 3.5 au Mont Dore-Plum et dans la vallée de La Tontouta ont été enregistrés. Cette région sismique, représente la menace la plus importante pour le sud de la Grande Terre et Nouméa,
- en bordure de la marge est de la Grande Terre,
- à l’ouest des Iles Belep,
- à l’est de la ride de Fairway.
Origine de la sismicité locale : la réactivation de failles existantes
La localisation des séismes superficiels en Calédonie, notamment ceux de l'extrême sud, serait à mettre en relation avec :
- l'activation de cassures anciennes mises en place lors de l'histoire géologique mouvementée de la Nouvelle-Calédonie.
- l'activation de failles récentes liées à la surrection du sud de la Grande Terre dans le cadre du bombement de la plaque australienne précédant sa subduction au niveau de l'arc du Vanuatu.
Préparer la population
Au delà de 24 heures après un séisme, les chances de retrouver des survivants sous les décombres s'amenuisent rapidement. Une mise en œuvre rapide et efficace de l'ensemble des moyens de secours disponibles s'avère donc essentielle pour une bonne gestion de la crise et une efficacité maximale des secours :dresser un état des lieux précis des zones sinistrées, inventorier les moyens publics et privés susceptibles d'être mobilisés (ambulances, véhicules incendie, véhicules de déblaiement...), prendre des décisions stratégiques...
Dans ce cadre, les communes de Nouvelle-Calédonie ont mis en place un plan d'alerte et de sauvegarde (valable pour tout type de catastrophe naturelle comme le passage de cyclones). En cas de crise, les maires coordonnent et organisent les secours sur le territoire dont ils ont la charge (remise en état la voirie, mise en place d'itinéraires de déviation, mise en sûreté publique) tandis que le Haut-Commissaire de la République, le représentant de l’État sur le territoire, mobilise les services publics de l'Etat (armée, gendarmerie, police, sécurité civile).
Prévention du risque séisme et tsunami avec la Croix Rouge